Tu piques du nez sur ta chaise, tu tentes de suivre le cour mais c'est presque impossible. La psychologie c'est peut-être pas ton truc finalement, hé merde. Tu bailles et t'étires comme-ci de rien n'était pour finir par quitter le cours sans qu'il ne soit terminé. Il te faut une clope, un joint ou un rail peut importe, mais quelque chose pour te sortir de ton état comateux et ton choix s'arrête sur cette délicieuse poudre, tu file dans un coin discret et hop, tu fais ton affaire. Quelques secondes après ça tu te sens encore plus vivant, ça y est tu es réveillé et dire que quelques cafés n'ont pas fait l'affaire et là t'as l'impression d'en avoir bu plus d'une dizaine d'affilé. Tu te grille une clope en vagabondant dans les allées de l'université en attendant que les cours finissent. Quel temps de merde quand même, la pluie s'abat sur Londres et ce temps te déprime encore plus que d'habitude, tu n'arrives même plus à composer c'est pour dire. Ce n'est pas un jour banal parce qu'aujourd'hui ton père aurait fêté son anniversaire, t'as toujours été très attaché à lui, c'est lui qui t'a donné cette passion pour la musique, c'est ce que tu partageais avec lui. Ce soir c'est sur que tu sors, tu n'a aucune envie de déprimer chez toi comme une quiche à matter des films débiles et autres dessins animés. Alors tu te rends à cette fête, celle dont on t'a tant parlé. Tu sors ton pochon en plastique plein de coke et tu te fais un rail, tu t'es rendu dans les toilettes pour être tranquille, tout le monde est chaud et il est tard, ce sera ta première de la soirée. Tu tire un billet de ta poche que tu enroule sur lui même afin d'obtenir une espèce de petite paille, tu t'apprête à sniffer le tout quand une rousse entre dans les toilettes par la deuxième porte qui se trouve à l'autre bout de la pièce, tu te retournes vers elle et tu fais c'que t'as à faire. Tu grimace en inhalant la poudre, tu passe une main sur ton visage puis tu fixes ton reflet dans le miroir pour finir par diriger ton regard vers la rouquine aux yeux émeraude. Vous restez là un instant à vous fixer, ce moment te paraît long et te mets mal à l'aise, mais qu'est-ce qu'elle veux celle-là ? J'en donne pas aux roux, dis-tu d'un ton sec l'air bien sérieux et dans le fond, non, tu n'avais pas envie de partager ta kam c'est le premier rail que tu te fais, t'as pris d'autres trucs mais c'est de ça dont tu as vraiment envie. Elle garde ses bras croisés mais finit par s'approcher de toi. J'en veux aussi ! elle s'asseoit près de l'évier, sur le marbre blanc et passe ses cheveux derrière ses oreilles. J'suis prête, ajoute t-elle en te souriant. Tu vois bien qu'elle n'est pas elle même, sa façon de parler est étrange, ses yeux pétillent et elle a du mal à tenir droite, elle tangue quand même un petit peu. Tu sors ta poudre et tu lui fais une ligne, elle est mignonne et après tout on fait la fête. Tu lui tend ton billet enroulé et elle prend sa ligne. Elle colle l'arrière de son crâne contre le miroir en inspirant profondément, comme soulagée elle soupire. T'es vraiment trop bon quand même.