Aujourd'hui est une journée ordinaire, enfin c'est ce que j'ai voulu me faire croire. Je m'habille et me maquille, sans oublier d'ailleurs de me coiffer. Je devais me rendre dans un parc de la ville pour faire un shooting photo pour une campagne de survêtements pour une célèbre marque que je ne citerais pas. Je prends alors ma valise avec les vêtements de la marque et je me rends sur le lieu. Des maquilleuses se jettent sur moi comme si j'étais déjà moche. Naan mais oh ! J'ai quand même passé une demi heure à me maquiller. Enfin bref, il est maintenant 10h30 et nous attendons juste le protagoniste, le photographe. On m'avait dit qu'il était mignon à souhait ! J'avais vraiment hâte de le voir, cela pourrait très bien être mon casse-croûte de la journée ! Mais oh, il n'y a pas d'heure pour se faire du bien non ? Surtout si c'est avec un jeune homme des plus charmants, je ne compte plus le nombre de photographes qui sont passés dans mon lit ! Je vois tout autour de moi le monde qui s'agite en voyant l'heure passé. Mais personne n'avait capté que le photographe n'est pas en retard, c'est nous qui sommes en avance ! Je ne dis rien parce que je trouve amusant de les voir courir comme des fourmis, comme si leur vie en dépendait.

Tout le monde était en train de gigoter de partout et on me demanda de vite m'habiller et de me mettre en position parce que le photographe venait d'arriver. J'étais de dos quand je l'entendit parler mais sa voix m'était familière, elle me disait quelque chose. Je me lève et voit alors Gabriel en face de moi. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je ne savais pas quoi dire. Le mec qui s'occupe de la marque me regarde et doit me prendre pour une folle. « Bon .. Elle est prête la mannequin ?! » Mais j'étais toujours là, plantée comme une imbécile devant le fantôme de mon passé. Lui ? C'est l'homme que j'ai aimé le plus au monde. Lui ? C'est l'homme pour lequel j'ai le plus pleuré au monde, me plongeant même dans une dépressions. Lui ? C'est celui avec qui j'imaginais faire ma vie quand j'avais l'âge de 17 ans. Un premier amour ça ne s'oublies pas, surtout quand la séparation avait du être douloureuse. « Euh non, la mannequin n'est pas prête du tout là ! » Je n'avais pu bredouiller que ces quelques mots en gardant mon regard braqué sur Gabriel, comme si j'essayait d'analyser chaque partie de son visage pour être sure que je n'étais pas en train d'halluciner, que c'était bien lui que j'avais en face de moi. J'étais à la fois heureuse mais j'avais toujours cette douleur qui avait fait ma vie depuis son départ. « Gaby ? C'est bien toi ? » Je peux passer poue une idiote à parler comme ça mais j'en avais besoin, j'avais besoin de me rassurer et me dire que c'était bien lui, que je n'étais pas devenue folle au point de l'imaginer à un endroit qu'il ne serait pas. Il était bien là en face de moi.

Je ne savais pas si je devais me jeter dans ses bras et l'embrasser ou ui mettre une gifle pour m'avoir fait du mal en me laissant toute seule sans nouvelles. Au départ, on se parlait mais les choses ont vite changé et c'était plus comme avant. J'allais m'approcher quand il le fit, je me doutais bien que tout le monde était en train de nous regarder et bien évidemment, l'agent de la marque n'allait pas aimer qu'on lui fasse perdre du temps. Il ne mit pas longtemps avant de s'énerver et de gueuler un bon coup ! « Allez !! C'est bon vous vous êtes revus, vous êtes contents mais moi j'ai une marque à faire tourner ! Si ça continue j'annule tout les contrats et je vais voir une autre agence si vous êtes pas capables d'être professionnels ! » Suite à ces mots, j'avais juste envie de courir vers le mec et de l'étrangler pour que je puisse régler mes soucis avec Gabriel et qu'on puisse renouer contact après tant d'année. Mais je sais être professionnelle et il est hors de question que je fasse perdre un contrat à mon agence pour une histoire de coeur. Je savais faire la part des choses et le boulot, c'est le boulot. « Et bien oui, c'est bien moi. On reparleras après le shooting parce que j'ai pas envie qu'on perde le contrat. » Je ne savais pas si je devais lui sourire ou l'envoyer bouler mais une chose est sûre, le voir en face de moi fit battre mon coeur à mille à l'heure, tellement que pendant quelques secondes, j'ai du tenir ma poitrine parce que je pouvais avoir l'impression que mon coeur allait en sortir. On commence alors le shooting photo et pour tout dire, je ne peux le lâcher du regard. De tout les shooting, je sens que celui là sera le meilleur parce que je ne lâchais pas l'objectif des yeux, surtout celui qui le tenait.