Londres. Capitale de l'Angleterre. Grande ville aux rues sinueuses, poussiéreuses, engluées par la pluie incessante et les passants. Une ville aux multiples facettes, aux multiples reflets. Une ville comme Louis Dalton et Elizabeth Scott pouvaient aimer. Louis est un jeune homme natif du Sud de la France, Elizabeth une pure londonienne. Ils se sont rencontrés durant leurs études de journalisme, et sont tout de suite tombés amoureux l'un de l'autre. A 23 ans tout deux. 2 ans après, un enfant naquit: Silas. Pourquoi ce prénom? Ils n'ont jamais vraiment su, simplement qu'ils l'appréciaient. Ce petit bout de chou naquit et poussa son premier cri à l'Hopital St Thomas, sur la rive de la Tamise, un 18 Mai. Il était mignon, comme tous les bébés.
Son enfance se fit sans encombres: école privée, professeurs particuliers si besoin: les parents de notre petit Silas se mettaient en 4 pour parfaire son éducation. Oui, les Dalton-Scott sont ce que l'on peut qualifier d'aisés. Ils ne connaissent pas vraiment la faim, ni le besoin. Ils vivent dans le quartier de Trafalgar Square, donc pas besoin de vous faire un dessin. Silas n'a pour autant pas pris la grosse tête, au début. C'est simplement quand il est rentré au lycée qu'il a réalisé l'ampleur de sa bonne fortune. Il était l'un des seuls élèves à savoir parler couramment 4 langues: anglais, français, italien et russe; il était le seul à n'avoir aucun retard sur ses devoirs ni sur ses leçons; il était le seul à se préoccuper autant de son travail. Mais, il avait été éduqué de cette manière, alors pourquoi changé?
Et il y a eu cette fille. Une jolie blonde, du nom de Rose. Elle était impétueuse, rebelle, charmeuse, manipulatrice, hypocrite. Elle a osé faire chavirer le coeur de Silas. Elle jouait, lui aimait. Il a fait sa première fois avec elle, à l'age de 16 ans. Il s'en souviendra toute sa vie, meme si ce ne fut pas la plus belle soirée de sa vie. Effectivement, la jeune femme, une fois l'affaire réglée, l'a quitté sans même s'expliquer. C'est le coeur brisé que Silas montra son nouveau visage: un abominable dragueur, un inconventionnel charmeur. Il n'avait plus d'âme, plus de regret, seulement une rancoeur amère envers cette jeune demoiselle qui lui avait brisé le coeur. Jamais il ne voulu la revoir, même s'il se devait de la croiser tout les jours au lycée. Il prenait sur lui, et paraissait de plus en plus sur de lui au fil des jours qui passaient. Et à force de jouer la comédie, le jeune homme prit confiance en lui.
Il enchaînait les conquêtes, et devint le Roméo de ses dames. Aucune ne pouvait lui résister, et il le savait. Il en profitait. Sa vie familiale partit subitement en lambeau: ses parents divorcèrent. Rapidement. Son père se retrouva une jeune femme de la moitié de son age, qui était ridiculement niaise, et que Silas ne pouvait s'empêcher de traiter de tout les noms. Sa mère, quant à elle, périt de chagrin. Mais, c'était une sorte de soulagement pour Silas, même si la douleur de perdre sa mère était énorme.
Il quitta le lycée, et entra en médecine. Il était déterminé, travailleur et intelligent. Il reussit tout du premier coup. A 23 ans, il était en 5ème année et devait choisir sa spécialité: la radiologie. Il entra à l'hopital, à St James, à Leeds. Pourquoi cette petite ville? Parce qu'elle était loin de ses soucis. Il entra en tant qu'interne, et il apprit rapidement à faire son job. Cela faisait quelques mois qu'il bossait à l'hopital, quand une patiente arriva pour une IRM cérébral. Lorsque l'image apparut sur l'écran de Silas, il fut dépité: une tumeur. Très belle, bien grosse: aucune doute la dessus. La seule chose qu'il avait oublié de faire, fut de regarder le nom de la personne.
Lorsqu'il entra dans la salle d'attente, il eut un choc. Il reconnut tout de suite le visage, pourtant amaigri et dépourvu de cheveux de la jeune femme. Rose. Celle-ci parue tout autant étonné que lui, mais le suivit. "Rose, je suis navré.. Je ne savais pas.. Ton IRM révèle ce que tu sais déjà..". Il posa sa main sur celle de la jeune femme et la serra. Elle se savait condamner. Desmond en eut le coeur encore une fois brisé. "Tes signes vitaux sont bons, mais la tumeur n'a pas régressé.. La chimiothérapie doit être encore un peu plus forcé, si nous voulons voir des effets significatifs..". C'est alors que Rose secoua la tête, et Silas baissa les yeux. Il savait ce que cela voulait dire: elle ne se battrait plus. Il hocha la tête et le raccompagna à la porte d'entrée. Il savait que c'était la dernière fois qu'il la verrait. Il la serra dans ses bras, et lui souhaita beaucoup de courage. 2 heures après, Silas avait déposé son dossier de démission à l'accueil. Il avait besoin de quitter Leeds, pour de bon et retourna à Londres.