...
*
Manchester. Madison a 17 ans.
« Où étais-tu ? » Madison s’immobilisa à moitié, chancelant de gauche à droite sans vraiment s’en rendre compte. Un gloussement s’échappa de la bouche de l’adolescente dont les aptitudes physiques laissaient grandement à désirer. « Est-ce que tu serais saoule ? » demanda son père en croisant les bras, l’air sévère. « Ça ne te va pas, cet air-là, répondit la rouquine en se retenant sur une table, t’es pas crédible en méchant papa. Laisse-moi aller dormir, steuplait. » Elle fit quelques pas en avant, mais s’écroula dans les escaliers, morte de rire. Son père abandonna son expression de frustration et soupira en l’aidant à se relever. Il était incapable de se fâcher contre sa fille, qui elle en profitait bien. Madison était sa seule progéniture et ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa mère. Et son père était fou d’elle. « Je m’excuse, tu sais. J’étais avec James, chez lui et ses parents étaient sortis alors on en a profité pour… Enfin, tu vo-» « Je ne veux pas le savoir, Madison », coupa-t-il d’une voix sec. « C’est bon quoi, sa mère est arrivé avant, c’est pour ça que je suis là. Quelle pu-, elle s’interrompit elle-même, puritaine…» « Et c’est qui, James ? » L’adolescente mordit sa lèvre inférieure et repensant au beau brun. Elle ne le connaissait pas vraiment, voire pas du tout, mais son effort pour s’inscrire au club de foot avait porté fruit. Deux pratiques plus tard, il était venu vers elle, tout sourire, afin de lui proposer une ‘’sortie’’. Madison se fichait bien de ce qu’ils allaient faire et imaginait très bien la fin de la soirée. « Un gars au foot. Tu sais, c’est l’assistant du coach de l’équipe de Jules » Son père leva au ciel. Décidément, sa fille accordait beaucoup trop d’importance aux garçons. Il lui fit signe de monter se coucher et reprit place sur le canapé, l’air exaspéré. Madison n’avait aucune gêne et savait exactement comment s’y prendre pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle avait cette habitude d’agir sans réfléchir et répliquait en souriant à quiconque le lui reprochait que eux n’auraient rien à raconter plus tard. Ce n’était pas faux, mais parfois, la rouquine dépassait les limites.
Pour son père, se retrouver dans le lit d’un presque inconnu, c’était inacceptable.
*
...