On me traite souvent de schyzo. Mais c'est faux. Enfin non c'est en partie vrai. En fait, c'est compliqué. Je suis compliqué. En fait, j'ai pas deux personnalités, j'en ai qu'une seule. Mais dans cette personnalité j'ai deux parties. En fait je suis peut-être bipolaire. Mais genre je peux pas être schyzophrène parce que je me rends compte que j'ai deux parties de ma personnalité différentes. Genre les schyzophrènes, ils s'en rendent pas compte tu vois ? Puis ils sont pas tout à fait normaux, moi je pense pas être fou. J'ai un caractère extrêmement compliqué, mais je suis lucide, je cherche pas à tuer les gens, ni rien. J'ai juste deux parties de moi, totalement différentes. Ca plait ou ça plait pas, souvent ça plait pas, parce que je passe du tout au tout. Après on pourrait dire que ma famille peut être là pour m'aider, mais n'ayant pas de famille, c'est un peu compliqué de recevoir de l'aide. En fait ces pds, ils se sont éloignés de moi quand ils ont vu que je voulais me lancer dans le mannequinat ou la photographie. Vous comprenez, c'est pas assez sûr comme métier, je ne réussirais pas là-dedans, il faut passer sous le bureau pour monter haut dans le mannequinat. Et à partir du moment où ils ont essayé de m'empêcher de faire ce que je voulais, je me donnais encore plus à fond pour y arriver. Alors ils se sont éloignés, jusqu'au point de déménager assez loin de moi, et me donner des nouvelles quand bon leur semblait.
Ils ont eu tort sur une chose, je n'ai pas encore eu besoin de passer sous le bureau pour grimper dans ce métier. J'utilise ma belle gueule, j'entretiens mon corps, et j'essaie de faire rêver. J'ai pas honte de mon corps, je ne me cache pas. On me dit souvent que j'ai une "gueule d'ange", et pourtant ... Derrière cette gueule d'ange, c'est pas un être avec une auréole qui s'y cache, mais bien un diablotin. Les règles de la vie, j'en ai rien à foutre. J'aime me montrer, j'en fais qu'à ma tête. L'attachement ? Ce n'est pas pour moi, je baise, j'embrasse, mais je ne veux pas d'engagement, je ne veux pas me retrouver avec un boulet au pied : les sentiments. Alors je profite de la vie, on peut parler de moi, ça me passe au dessus. Je me drogue, je bois, et ça me fait du bien. Je suis franc, et si quelque chose chez toi ne me plaît pas je te le dirais. On me dit mystérieux, tout ça parce que je ne me confie pas sur mon passé. Mais quel passé, il n'y a rien à dire, il n'y a rien d’intéressant dans mon passé. Moins on en sait sur moi, mieux je me porte. Ne cherchez pas à me cerner, vous n'y parviendrais pas. Je peux changer du tout au tout. Je peux passer de ce mec extravagant, qui n'hésite pas à se dénuder pour quelques photos, qui enchaîne les filles et les mecs dans son lit, au garçon posé, solitaire et timide. Ca dépend de mon humeur. Je peux très bien arriver, gueuler et faire mon intéressant. Ou alors devenir un petit bisounours timide, faisant des sourires doux à certaines personnes mais en restant seul. Deux côtés de moi-même. Les quelques amis que j'ai pu avoir avait pour habitude de me nommer de façon différente suivant mon caractère du moment : lorsque j'étais posé j'étais Noé, lorsque mon "dark" side ressortait j'étais Liam.
Je n'ai pas toujours été comme ça. Quand j'étais petit, j'étais plutôt ce petit garçon aux grands yeux bleus émerveillés de rien, tendre et doux; un bisounours. Puis en grandissant, on se rend compte que la vie c'est pas ça, qu'on peut pas rester trop longtemps dans ce monde de barbe à papa et guimauve. Au bout d'un moment, il faut grandir, et en grandissant j'ai sûrement grandi trop vite. J'ai été déstabilisé, j'avais perdu mes repères, j'étais effrayé. Alors pour trouver un équilibre, pour me rassurer, je me suis forgé un autre caractère, qui ne se cache pas, qui n'a peur de rien, qui fait mal avant d'avoir mal. J'ai tout fait pour effacer cette ancienne partie de moi, faible et qui s'attachait à tout le monde, en vain. Alors dans mon esprit ça s'est complexifié, ça s'est mélangé, et au final ça a donné le garçon que je suis devenu. Incompréhensible, imprévisible, sans avenir. Je le sais que je n'ai aucun futur devant moi. Que rien ne m'attend. Je sais que mon seul destin est de me détruire, j'en suis totalement conscient.