Bonjour. On ne se connaît pas encore, c'est vrai. Je m'appelle Ashley Jonathan Newell, mais on m'appelle Ashley et je vais vous raconter qui je suis, d'où je viens, mon histoire. Pourquoi je fais ça ? Je ne sais pas, j'ai de multiples raisons en réalité. La première serait peut-être, raconter mon histoire maintenant pour voir dans quelques années si j'aurais la même façon de la voir et où j'en serais. La seconde raison serait probablement pour ne pas oublier. Marquer quelques détails qui plus tard, m'auraient échappés. Je m'imagine, dans vingt-ans, ouvrir ce cahier et sourire aux anecdotes dont le souvenir était trop lointain pour s'en rappeler. Une sorte d'onde de mélancolie qui vous arrive soudainement dans le cœur. Mais de la bonne mélancolie, celle que l'on aime avoir et qui nous rappelle tous ces bons moments passés. Je m'égare un peu là. Mais ce n'est pas grave. Comme je le disais, je vais vous raconter mon histoire. Mais pour parler du passé, je pense qu'il faut quand même parler du présent. J'ai actuellement dix-neuf ans. J'étudie le cinéma et la littérature às l'Université d'art de Londres. Le reste, je pense que j'en parlerai après. Donc, j'écris actuellement ces quelques lignes dans ma chambre à l'internat. Reprenons, si vous êtes d'accord. Je pense que mon histoire ne commence pas par ma naissance. Je pense que mon histoire, commence par une partie de celle de mes parents. Je vais commencer, par leur rencontre telle qu'ils me l'ont racontée.
Je vais présenter ma mère en premier. Elle s'appelait Heather. J'ai toujours trouvé que son nom était original mais ne lui allait pas bien. Je ne sais pas, il n'est pas fait pour elle. Mais bon, tout lui va donc, ce n'est pas très important. Je m'égare mais au pire, c'est moi qui écris non ? Américaine, comme l'indique son nom, elle est née dans la ville de Boston où elle a grandis dans une famille de boulangers. A sa majorité, elle a décidé de partir dans une école de graphisme où elle commença à apprendre le métier. Elle était issus d'une famille simple et elle n'a, selon mon père, jamais aimé vivre dans une famille modeste. Elle voulait le luxe, la sécurité. Parlons maintenant de mon père. Jonathan. Lui, il était anglais. Il est né à Londres et y a vécu jusqu'à ses dix ans puis il a déménagé à Boston pour y vivre. Il a fait des études d'informatique pour devenir... informaticien et il réussit. Il rencontra ma mère lors d'une formation commune entre leurs deux branches. Ce fut soit disant un « coup de foudre ». Ils avaient tous les deux vingt-trois ans. Quatre ans plus tard, c'était le mariage. Ils emménagèrent à Seattle, dans une assez grande maison. Ils avaient les moyens, de toute façon. Et quelques mois après, c'était à mon tour de faire mon apparition pour le meilleur et pour le pire.
L'enfance maintenant. Cette période où l'on commence à être éduqué, où l'on fait nos premières bêtises, où l'on découvre le monde ! Ma mère partait souvent pour donner des cours de graphisme à New-York donc, elle revenait au bout d'une à deux semaines et mon père, là que lorsqu'il ne travaillait pas, mes parents n'étaient pas très présents. La plupart du temps, j'étais avec ma nourrisse. Je m'en rappelle bien, malgré les années. Elle s'appelait Sandra. Une femme adorable. Elle me gardait et s'occupait de moi comme si j'étais son propre fils. On ne pouvait pas rêver mieux. Jusqu'à ce que douze ans, elle resta auprès de moi. Vers mes treize ans, mes parents me jugèrent capable d'être responsable alors Sandra fut congédiée. Néanmoins, c'était une seconde mère pour moi alors, je pouvais la voir de temps en temps. Je me rappelle d'un jour, où j'ai appris qu'elle venait nous rendre visite. J'avais quatorze ans, je crois. Je suis sorti par la fenêtre, suis tombé par terre et j'ai couru dans ses bras, la faisant tomber par la même occasion. Cela nous avait fait beaucoup rire mais maintenant que j'y repense, ça avait du lui faire mal. Mais sur le coup, elle n'avait rien montré et s'était contentée de me sourire et de rire avec moi. Elle est décédée, il y a quelques mois d'un cancer des poumons. Elle me manquera, mais il faut aller de l'avant. Je m'égare encore. Mon enfance, comme vous avez pu le voir, se passa pour le mieux malgré mes parents souvent absents. J'étais ce genre d'enfant qui préférait rêver dans un coin avec son crayon et son carnet plutôt que d'aller courir après un ballon avec mes petits camarades de classe. Mes parents se sont même demandés si j'avais des problèmes. Mais non, j'étais, et je suis toujours, dans mon monde.
Je vais parler de mon adolescence, ce qui est probablement la dernière phase par laquelle je suis passée. Le collège, le lycée... J'étais ce garçon à qui on ne parlait pas, qui semblait... je ne sais pas. Bizarre ? Qu'importe. J'étais seul, à part quelques rares amis fidèles. Ayant toujours été passionné par le cinéma, lorsque à mon entrée au lycée j’eus ma première caméra, je m'emmenais partout. J'étais incompris par mon entourage et par mes camarades, ce qui est toujours le cas, car je semblais voir les côtés de choses que les autres ne voyaient pas. Une forme dans un nuage, une interprétation dans un objet... Vous comprenez ? Je n'étais donc pas très assidu en cours mais je réussis à avoir mon examen. Oh, j'avais presque oublié. A mon entrée au collège, j'ai déménagé à Londres. La ville natale de mon père. J'aime beaucoup cet endroit, il y a beaucoup d'aspects différents de la ville à exploiter. Je m'égare une nouvelle fois. Après avoir eu mon diplôme, j'ai demandé à intégrer la section cinématographique de l'université d'art de Londres. J'ai été accepté, à mon plus grand bonheur. Ne voulant pas de l'argent de mes parents, je suis allé dans l'internat que proposait l'établissement. J'aime mon indépendance malgré tout. J'entame actuellement ma deuxième année.
Si vous avez eu le courage de lire tout cela, je vous félicite. Ma vie n'est pas des plus passionnante en réalité. Je suis plus chanceux qu'autre chose. Je n'ai jamais connu de drame familial, de morts tragiques... Bref. Aujourd'hui, je suis toujours dans ma petite chambre. J'ai quelques amis, pas des masses mais comme je l'ai dis plus haut, ce n'est pas le plus important. Une petite amie ? Qui sait ce que l'avenir me réserve ? Si je parlais de mes espérances tiens ? Si je lis ça dans le futur, je pourrais voir si ce que j'ai imaginé est arrivé. J'aimerais avoir réalisé un film que j'aurais moi-même écris. Et pour finir, j'aimerais passer plus de temps avec ceux que j'aime. Je pense que c'est tout.
Le bilan est pour dans quelques années. Sur ce, je vais m'arrêter là.
Ashley J. Newell, 19 ans, mai 2013.